Testé pour vous: une année a l’école en France (rassurez moi et dites moi que mon cas est unique!)

Finalement leurs yeux ronds, leurs longs cils recourbés et leurs cheveux dorés ne seraient plus leurs marques distinctives! Ils allaient enfin comprendre tout ce qui trame dans la cour de récré. Apres avoir étudié en Thaïlande, aux Philippines puis au Vietnam, Maelle et Léandre, 20 ans à eux 2, étaient surexcites de rejoindre les bancs de l’école en France!

Mais les bancs se sont vite avérés très inconfortables.

Le seul mot d’ordre: Performance!

 Plus de “well done!” pour l’effort, plus d’encouragements à partager ses “special skills’. “Ici je me sens jugée constamment” confesse ma préado préférée et je la comprends. Tout est lourd: elle croule sous le poids de son sac, elle apprend par coeur au lieu de réfléchir et de discuter comme elle le faisait en école britannique.

Ici on reste dans ses cordes: La professeur d’histoire géo refuse d’aborder en classe la situation humanitaire en Ukraine alors que des enfants réfugies sont accueillis au collège. On ne dépasse pas les lignes hermétiques de la description de poste. 

Le ton monte vite en France, et il en ressort une impression de dialogue de sourds entre parents agacés, profs fatigués et élèves en manque totale d’inspiration et de motivation.

Mais sur le bulletin tout va bien. L’éducation Nationale félicite ma fille pour ses excellents résultats. Techniques maitrisées. Quotient intellectuel au top.

Le derrière de la médaille: Une élève déprimée. Fatiguée. Démotivée. Quotient Emotionnel au plus bas.

 L’école, Une forteresse inaccessible ?

Autant la communication est facile avec le maitre de mon fils en primaire, autant le college est une “Zone à part”: J’ai toujours emmené mes enfants aux RV avec leurs professeurs mais le regard que l’enseignant a lancé à ma fille me fait comprendre qu’ici c’est different. Cette rencontre portait sur un ricanement que ma fille aurait en cours qui aurait prêté à confusion et entrainé une accusation de harcèlement. Je suis tres stricte sur le comportement et cette reunion se voulait clarifiante et constructive. 

Mais l’ambiance était posée.. L’enseignant était constamment sur la défensive, interprétait chacune de mes questions comme une attaque personnelle et j’ai du insister pour que ma fille puisse elle aussi s’exprimer – en aucune façon contre son professeur mais pour clarifier son point de vue. Mais le dialogue n’a pas pris, juste une série de monologues stériles.

Pas d’inclusion des parents

Le directeur qui partage son bureau s’est joint à la conversation. Sur un ton que j’ai ressenti tres condescendant, Il a conclu le RV en s’adressant à ma fille “je préfère que les différends entre professeurs et éleves se règlent sans en parler aux parents. Tu n’as qu’à t’adresser au professeur concerné directement“. Comme si le professeur pouvait être a la fois juge et partie.. Mais surtout, j’étais de facto exclue de la discussion. What happens in Vegas..

A quel siècle vivons nous en France pour parler des élèves sans les inclure dans les discussions? sans considerer leur perception ? Quel type de relation de confiance, quel environnement sécurisant veut on construire entre les élèves, les parents et l’école? 

De l’urgence d’enseigner les Competences Sociales et Emotionnelles!

Depuis l’apparition du Covid, les jeunes étudiants se sentent de plus en plus stressés et déconnectés et l’aggravation de leur santé mentale les conduit plus souvent vers l’hôpital. Mais ce ne sont pas les seuls à plaindre dans l’établissement: l’enseignement a toujours été consideré comme stressant mais le taux d’attrition dans la profession serait passé de 16 a 25% en un an.

Ce dont les enseignants ont besoin – tout comme les élèves d’ailleurs – c est la capacité de comprendre leurs émotions, leurs valeurs et comment ils influent leur comportement.

Mais pour cela, il faut leur fournir les moyens de faire de leur santé mentale une priorité. Si l’enseignement des competences émotionnelles à l’école semble se developper outre Atlantique (CASEL) , le mot “émotionnel” semble être tabou dans l’education française. S’il semble y avoir un consensus pour la nécessite de l’enseigner aux élèves, on ne considère jamais les professeurs qui ont une influence considérables sur eux. Manque d’interêt pour la matière? de temps? ou mépris ancestral pour tout ce qui sort des sentiers battus?

Et pourtant investir sur le long terme en considérant la santé mentale des enseignants ET des élèves aurait un tel impact sur la qualité de l’éducation. Le stress empêche la concentration, la créativité, et la performance. Il nous renferme sur nous mêmes. Si on s’intéressait enfin aux meilleurs moyens de prévenir les échecs en devenant plus à l’écoute? de soi, et des autres? Les notes et les comportements seraient tellement meilleurs!

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