Bienvenue dans l’univers des pré adolescents.
Préparez vous à rouler et écarquiller les yeux comme des possédés, à multiplier les crises émotionnelles et être pris de furieuses envies de s’enfuir.. et je ne parle que des parents!

Mon adolescente préférée a fait sa rentrée en 4eme il y a juste 3 semaines, et ma patience est déjà à la taille de son top préféré. En moins d’un mois son téléphone portable s’est transformé en Nokia. Parents de collégiens, vous pouvez imaginer la gravité de la sanction !
On m’avait prévenu que la preadolescence était un enchainement de montagnes russes, et c’est vrai! Ma mère tient enfin sa revanche, je fais la sourde quand je l’entend murmurer « ahhh kharma !! » .
Parfois l’attitude arrogante de MissJeSais tout m’agace tellement que je m’imagine lui crier devant la porte du collège « je t’adore ma petite schtroumphette d’amour !! ». Ou encore m’arrêter en voiture devant sa bande de copains, Brian Adams à fond, et leur demander à chacun de leurs nouvelles. Ou pire… la tagger sur Insta!! Ahh rien que d’imaginer ces petites revanches me fait mieux respirer.
D’autres fois, quand je la surprends à essayer mes pulls, je réalise qu’elle n’est plus un enfant. Pas encore une adulte non plus. Un être unique, tellement précieux, que je serre les dents pour retenir les larmes! Ah l’époque bénie ou mon seul stress de parent était de respecter l’heure de ses siestes…..
Comment lui donner assez de place pour qu’elle fasse ses erreurs et ait assez confiance en moi pour savoir que je serai toujours là si elle trébuche? Si seulement la pré adolescence était livrée avec un manuel d’utilisateur..
Les media m’inondent d’articles culpabilisants sur la parentalité bienveillante à tous prix, et je culpabilise de hausser le ton trop souvent.
Mais que le coach parental (homme, forcément!) qui a écrit « pas de jugement, pas de serment » vienne admirer la chambre de ma fille. C’est comme entrer chez IKEA: j’entre avec un but précis ( récuperer mon maquillage) mais je ressors toujours avec 4 bols, 5 tasses, 3 assiettes, des ustencils et quelques serviettes! Il fut un temps où je me pensais patiente.. Il y a des jours où j’en ris, d’autres où je suis au bord de la crise de nerfs.
Morceaux choisis:
Et le stress des parents, on en parle?

Obsédée par le bien être de mes enfants, j’ai suivi une formation sur la regulation des émotions chez les pré ados.
J’étais surprise de constater que les premiers cours étaient centrés sur .. moi en tant que parent.
La premiere question posée aux parents était « comment allez vous?«
Nous avons tous souri, répondu « bien » – machinalement.
Puis le professeur a complété sa phrase en insistant sur chaque mot:
« Comment allez vous, VRAIMENT? »
Il a marqué une pause en attendant une réponse.
Les sourires se sont tous figés.
Personne n’a répondu.
J’ai repensé à la photo du bras scarifié qu’une connaissance de ma fille a posté sur le groupe WhatsApp des élèves de sa classe. Léonie a 12 ans et oser poster cette image de son bras m’a fait monter les larmes aux yeux. La majorité des autres élèves de sa 4eme n’ont pas encore assez de compassion pour réaliser l’impact de ce geste, et son appel au secours. Pour les copains de ma fille, Leonie « Elle fait son intérressante » « ses parents ils savent forcément, elle a une soeur en plus super sympa, ca va elle est pas toute seule » « elle parle presque pas de toute façon, tu veux qu’on fasse quoi?«
Ses parents savent peut être que leur fille s’entaille le bras. Ou pas. Peut être qu’ils s’inquiètent, qu’ils sont démunis?
Un ado pour moi, c’est aussi extra terrestre dont on doit apprendre le language, les codes, les moeurs.
Mais apprendre nécessite un état d’esprit calme et ouvert, d’autant que l’enseignant est rarement disponible et que les progrès ne sont même pas garantis.
On ne peut pas faire preuve d’empathie ou d’écoute si on est agacé, épuisé ou terrifié.
Comment apprendre à réguler notre stress de parent pour offrir une meilleure écoute? Comment parvenir à (re) devenir présent? Il y a des outils simples de régulation des émotions qui ont un formidable impact sur notre propre gestion du stress. Apprendre à calmer notre systeme nerveux en respirant consciemment, relacher nos pensées en tenant un journal 20mn par jour, se reconnecter à ses besoins et ses limites en les reconnaissant et surtout en sachant les exprimer.
Je crois aussi aux cafés partagés entre parents, parce qu’à plusieurs on va toujours plus loin, et on retrouve plus facilement notre sens de l’humour et notre capacité à prendre de la distance.
Apprendre à prendre du temps pour soi est un investissement pour tous: Un parent aussi fait mieux quand il se sent mieux.






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